Prochain patron de l’ONU: Guterres toujours en tête au 5e scrutin

Agence France-Presse

L’ancien Premier ministre portugais Antonio Guterres était toujours en tête lundi des candidats pour succéder en janvier à Ban Ki-moon comme secrétaire général de l’ONU, selon des diplomates.

A l’issue d’un cinquième tour de scrutin indicatif et à bulletins secrets au Conseil de sécurité, douze des quinze pays membres l’ont “encouragé”. Deux l’ont “découragé” — c’est-à-dire ont émis un vote défavorable–, et un autre pays était “sans opinion”.

Il garde donc le même large soutien qu’au tour précédent, alors que tous les autres candidats perdent peu ou prou du terrain. C’est la cinquième fois que M. Guterres, ancien Haut commissaire des Nations unies pour les réfugiés âgé de 67 ans, devance les nombreux candidats en lice.

Des diplomates interrogés mettent toutefois en garde contre la tentation de croire que les jeux sont faits.

Le scrutin suivant, prévu le 5 octobre, sera en effet plus important encore car c’est à cette occasion que les grandes puissances membres permanents du Conseil (Etats-Unis, Russie, France, Royaume-uni, Chine) pourront mettre leur veto à l’un ou l’autre candidat.

Cela pourrait changer la donne si Moscou par exemple décide de bloquer M. Guterres.

“Guterres reste largement en tête mais la question est de savoir si un des votes de découragement contre lui est en fait un veto”, analyse un diplomate. “S’il y a veto (au prochain tour) tout devient alors ouvert”, avec la perspective d’une impasse et de longues négociations.

L’ancien Premier ministre portugais devançait toujours assez nettement lundi l’ex-ministre serbe des Affaires étrangères Vuk Jeremic (8 pour, 6 contre, un sans opinion) et le chef de la diplomatie slovaque Miroslav Lajcak qui recule d’une place (8/7/0).

Ensuite arrivent ex-aequo l’ancien président slovène Danilo Turk (7/7/1) et Susana Malcorra, ministre argentine des Affaires étrangères (7/7/1).

La patronne bulgare de l’Unesco Irina Bokova (6/7/2) est créditée d’une décevante sixième place, un score qui pourrait hypothéquer ses chances de rester en lice malgré le soutien russe dont elle bénéficie.

La vice-présidente de la Commission européenne Kristalina Georgieva, une autre Bulgare, a en effet laissé entendre jeudi qu’elle pourrait se lancer bientôt dans la course si Mme Bokova est forcée de se retirer.

Or le gouvernement bulgare qui soutient Mme Bokova a déclaré il y a quelques jours qu’il pourrait revoir sa position si elle “n’est pas première ou deuxième” au scrutin de ce lundi.

Suivent l’ex-Première ministre néo-zélandaise Helen Clark (6/9/0) et Srgjan Kerim, ex-chef de la diplomatie de Macédoine (6/9/0).

L’ancienne ministre des Affaires étrangères de Moldavie Natalia Gherman ferme la marche.

Le nom du prochain secrétaire général de l’ONU ne devrait être annoncé qu’en octobre au plus tôt, la décision du Conseil étant ensuite entérinée par l’Assemblée générale de l’ONU.

“Ce nouveau scrutin comme les précédents a été très utile car il continue à clarifier la situation entre les différents candidats”, a déclaré à l’AFP l’ambassadeur français François Delattre. “C’est une étape positive avant d’entrer dans la phase finale”.

L’objectif, a-t-il ajouté, est de travailler “de manière professionnelle et collective” afin de “recommander le meilleur candidat possible dans les semaines à venir”.

Source: avz/elc